La Commune de Paris
- pierrebaron85
- 28 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 mai
En 1871 la colère gronde et, à Paris, une partie de la population s'érige contre le gouvernement provisoire. Les combats qui vont avoir lieu seront sanglants et entraineront la disparition de très nombreuses archives.
Souvenez-vous.
La France de Napoléon III déclare la guerre à la Prusse le 19 Juillet 1870.
L'Empereur capitule à Sedan le 1er Septembre.
Le 4 Septembre, les parisiens proclament la République.
Mais la guerre continue et Paris est encerclé par les Prussiens le 19 Septembre.
Devant une impasse stratégique pour libérer Paris, on doit se résoudre à signer la paix, et Bismarck exige un gouvernement élu. C'est chose faite le 8 Février 1871. Mais le résultat de ces élections n'est pas du tout du goût des parisiens. La France rurale veut la paix - alors que les parisiens avaient voté "la guerre à outrance" - et envoie siéger à l'Assemblée Nationale, réunie à Bordeaux le 12 Février, une majorité de conservateurs pacifistes et monarchistes (plus des deux tiers des 650 élus). Le 17 Février elle désigne Adolphe Thiers comme "Chef du pouvoir exécutif de la République Française", le "provisoire".
Un mois plus tard, le 18 Mars, la révolte éclate dans la capitale. Elle est le résultat du refus de Paris d'accepter les résultats du suffrage universel contraire à ses idées, d'abandonner le combat mais aussi la réaction à la désastreuse tentative du gouvernement Thiers de désarmer la Garde Nationale, et particulièrement l'échec de la prise de ses canons installés sur la butte Montmartre.
L'armée fait défection et Thiers s'enfuit de Paris jusqu'à Versailles.
Le Comité Central de la Garde Nationale prend alors les rênes de la ville, sans l'avoir voulu, mais c'est comme ça. Il organise des élections municipales (on dit aussi communales) le 26 Mars, ce sont elles qui vont installer officiellement "La Commune".

Patiemment, Thiers masse ses troupes, les Versaillais, aux portes de la ville. Après celui des Prussiens, le second siège de Paris commence le 11 Avrili. En face, une partie de la population et une Garde Nationale indisciplinée mais nombreuse.
Le 10 Mai, Thiers part à Francfort négocier la paix. La France perd alors l'Alsace et la Lorraine - sauf Belfort - et restera occupée jusqu'au paiement d'une indemnité de guerre de 5 milliards de francs.
Le 21 Mai, les Versaillais entre dans la ville et vont appliquer une répression féroce jusqu'au 28. Ce sera la Semaine Sanglante. Pas moins de 30 000 morts, 40 000 arrestations et
10 000 condamnations dont la majorité à une déportation en Nouvelle Calédonie.
C'est durant cette semaine meurtrière qu'ont lieu les incendies qui vont embraser Paris. Ils toucheront le Palais des Tuileries, le Palais-Royal, le Palais de Justice, l'Hôtel de Ville ... mais aussi des habitations jouxtant les barricades et des carrefours. La liste est longue, Paris brûle.
On retrouve des particules de papier des archives brûlées jusqu'à Évreux.

Les pertes d'archives sont nombreuses. Celles du Greffe civil et de la Cour de Cassation mais aussi l'état civil des parisiens de 1792 à 1859 : les mairies d'arrondissement en ayant la responsabilité depuis 1860; les registres paroissiaux depuis le XVIè siècle, les doubles de ces registres, conservés au Palais de Justice sont également partis en fumée.
Les archives de l'Assistance Publique, celles de la Préfecture de Police, des bibliothèques du Louvre et ses 100 000 ouvrages, de l'Ordre des Avocats. La Manufacture des Gobelins perd 75 tapisseries du XVè au XVIIIè siècles.
Une catastrophe pour les historiens, les généalogistes, les chercheurs.
Une commission tentera de panser les plaies en effectuant un travail de reconstitution de l'état civil entre 1872 et 1897. Elle réussira à récupérer un tiers des archives disparues soit plus de 2 millions et demi d'actes. Mais beaucoup sont perdus à jamais.
À la suite de cette catastrophe, sera créé le Livret de famille, à Paris puis dans toute la France. Cette troisième copie, conservée par les familles, est une conséquence directe des émeutes de 1871.


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