L'archipel des rochers

Pourquoi ne pas s'attarder au large des côtes brésiliennes et découvrir un archipel assez particulier puisqu'il n'est constitué que de rochers ?

St Pierre & St Paul, drôle de nom pour ces rochers complètement paumés, à près de 1000 km de la terre la plus proche et une soixantaine de milles de l’Équateur. Découverts par hasard ou plutôt par malheur par une des caravelles de Garcia de Noronha, la Sao Pedro commandée par Manuel de Castro Alcoforado, en 1511. L’équipage naufragé sera alors récupéré par un autre navire le Sao Paulo.

Cocorico ! Un navigateur français alors en route pour découvrir les Terres Australes, Bouvet de Losier, y débarque volontairement, en 1738.

Des navires et des personnages connus s’y arrêtèrent. L’américain Amasa Delano à bord du Perseverance en 1799; Charles Darwin et son Beagle en 1831, Mc Cornick sur le Erebus en 1839.

Archipel de St Pierre et St Paul

Curieusement l’origine n’est pas volcanique mais un plissement du manteau terrestre.

Les brésiliens considèrent cet endroit mal pavé comme un archipel. Cinq rochers sur la quinzaine qui affleurent ont reçus le nom d’île. Quatre bidasses scientifiques vivent dans un petit 50 m2 pour des rotations de deux semaines.

De la mousse et des herbes, quelques oiseaux marins et des insectes, pas grand chose en somme et tout ça bien localisé sur une zone de fracture tectonique.

Il y a un phare tout de même. le « Farolete de Sao Pedro et Sao Paulo », en fibre de verre, depuis 1995, puisque le précédent avait été détruit par un tremblement de terre, est placé sur l’île principale « Belmonte » ou rocher sud-ouest.

Taille du phare 6 m, hauteur du feu 29 m, un éclat blanc toutes les 10 secondes, portée 28 km.

Île Belmonte, ses antennes, son phare

Quand on y pense, on fait plus accueillant comme endroit. Certains disent d’ailleurs que c’est, sur Terre, le plus inhospitalier pour l’homme. On imagine, pas d’eau douce, pas de végétation, pas de terre, uniquement des rochers, sujet aux séismes, une mer agitée et tout ça entouré de requins. Détail qui a son importance, c’est l’endroit ou la pluviométrie est la plus élevée de tout l’océan atlantique.

Bref, à part le thon, la recherche scientifique et surtout l’extension de la zone économique exclusive du Brésil, il n’y a pas grand chose d’attirant sur ces bouts de terre paumés en pleine mer.