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Le cryptogramme de La Buse

  • pierrebaron85
  • 29 avr.
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 13 mai

Quelqu'un trouvera-t'il le trésor du fameux pirate ?



Le pavillon de La Buse
Le pavillon de La Buse


L'histoire d'Olivier Levasseur dit "La Buse" ou "La Bouche" et ses origines sont un peu floues. Comme tout bon pirate sa vie recèle une part de mystère.

Lorsqu'on regarde dans les archives, il serait né à Calais le 5 Novembre 1695 à 10 h du matin de Marie-Anne Jensse et Olivier Vasseur, mort quelques mois plus tôt lors d'un bombardement anglais. Il aurait aussi un frère corsaire.


Levasseur a probablement appris la navigation dans sa ville natale; on le retrouve corsaire de Louis XIV aux Antilles. En 1713, alors que la Guerre de Succession d'Espagne prend fin, il déserte, ou plus exactement se mutine, et dérobe avec d'autres marins un navire : "Le Portillon". Ils tirent des bords dans la Caraïbe à la recherche de proies.


La seule source d'époque est l'ouvrage "History of the most famous pirates" écrit par Charles Johnson, lui aussi pirate, en 1720.

Ah oui, Charles Johnson serait le pseudonyme d'un certain Daniel Defoe, auteur du célèbre "Robinson Crusoé", mais ne digressons pas trop. On trouve de quoi situer la période dans les premières pages de son récit : "Comme les pirates se sont formidablement multipliés et sont devenus si formidables dans les Indes Occidentales, qu'ils y ont interrompu le commerce de l'Europe et qu'en particulier nos marchands anglais ont plus soufferts par leurs brigandages que par les forces unies de la France et de l'Espagne dans la dernière guerre. Nous ne doutons point que l'on ne soit curieux d'apprendre l'origine et les progrès de ces désespérés qui ont été la terreur de tous les négociants du monde"


Il aurait ensuite fait partie de la réunion de Providences, aux Bahamas, où les grands capitaines pirates décident pour la plupart de fuir les Caraïbes devenues trop dangereuses, pour l'océan Indien.


On le retrouve dans le Golfe de Guinée puis à Mayotte où il fait naufrage, aux Mascareignes... Il fait route avec John Taylor vers l'Ile Bourbon (La Réunion) qu'ils atteignent en Avril 1721.


C'est ici que l'histoire commence vraiment.

À leur arrivée dans la baie de Saint Denis, ils aperçoivent "La Vierge du Cap" (Nossa Senora do Cabo), navire amiral de la flotte portugaise, en réparation suite aux dégâts subis lors d'une tempête. À son bord étaient arrivés le Vice-Roi des Indes Orientales portugaises le Comte d'Ericeira, l'Archevêque de Goa mais aussi de fabuleuses richesses qu'ils devaient ramener au Portugal.

Le 26 Avril, La Buse et Taylor, commandants respectivement Le Fantasy et Le Victory, s'emparent du navire après une véritable bataille navale ... et de ses richesses. On parle de rivières de diamants et autres bijoux, des lingots d'or et d'argent, des meubles, du tissu, des vases sacrés. La plus grosse prise de l'âge d'or de la piraterie, estimée à 5 milliards d'euros.

Le Roi du Portugal, outré d'avoir perdu tant de richesses, bannira le Comte pour dix ans.

Ils remorquent leur prise jusqu'à Saint Paul, le rebaptisent Le Victorieux et repartent en chasse.

Ils vont à Madagascar, La Buse commandant Le Victorieux, Taylor une autre prise faite dans les parages de La Réunion : "Le Ville d'Ostende". Ils y provoquent l'ire des colons par leurs attaques violentes, prennent le fort de Delagoa, embarquent l'hydrographe hollandais Jacob de Bucquoy, attaquent la ville de Mozambique, où ils ne trouvent rien de valable puis retournent à leur campement malgache.


Taylor et La Buse rompent et partent chacun de leur côté. La Buse s'installe à Madagascar, à Sainte Marie, et ne commet plus d'acte de piraterie. Il devient pilote de la Baie d'Antongi, mais un jour, en 1729, alors qu'il pilote La Méduse, de la Compagnie des Indes, il est reconnu par son capitaine et fait prisonnier. Il le ramène à l'Ile Bourbon où sa tête est mise à prix.

Il y est condamné puis pendu devant l'église de St Paul, le 7 Juillet 1730.


L'histoire pourrait s'arrêter-là, après tout, un pirate pendu haut et court ... en fait, c'est là que la légende commence.


Alors qu'il traverse le pont qui enjambe la Ravine à Malheur en direction de l'échafaud il déclare : "Avec ce que j'ai caché ici, je pourrais acheter l'ile".


Un peu plus tard, alors qu'il a la corde au cou, il aurait jeté un cryptogramme dans la foule en s'écriant : "Mon trésor à qui saura le prendre". Et le cryptogramme à traversé les siècles. Au début du XXè, un écrivain, conservateur de la Bibliothèque Nationale, Charles de la Roncière, déclare, le 15 Juillet 1934 lors d'un entretien avec un journaliste du Milwaukee Journal, avoir aidé au décryptage du fameux document. L'origine est floue mais le papier date bien du XVIIIè. On suppose le trésor à la Réunion, aux Seychelles, à Madagascar, à Mayotte, à l'ile Sainte Marie ...


Par la suite, nombreux sont les chercheurs de trésor qui vont s'échiner à mettre la main sur la fortune du pirate. Pas plus tard qu'en Juillet 2024, mais sur l'ile Maurice cette fois-ci, sept randonneurs découvrent des roches où sont inscrits des signes semblables à ceux du cryptogramme de La Buse. Après quelques jours à creuser ils y trouvent quelques pièces de monnaie ... des archéologues s'attelèrent à la tâche, mais rien de plus depuis. On a cherché aussi dans la Ravine à Malheur, sans résultat probant; d'ailleurs un certain Bibique à passé 20 ans à écumer l'ile, faisant choux blanc ...


C'est dans l'ouvrage de Charles Bourrel de la Roncière "Le flibustier mystérieux, histoire d'un trésor caché" que l'étrange cryptogramme est présenté au public pour la première fois, en 1934. Personne ne peut affirmer que ce cryptogramme soit authentique, d'ailleurs personne ne l'a, il est probablement dans les mains d'un discret propriétaire.


Quoi qu'il en soit, voici le cryptogramme et le déchiffrage effectué par Emmanuel de Mézino :


Le cryptogramme
Le cryptogramme


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Clé Pig Pen
Clé Pig Pen

À l'origine on disait que ce texte ne pouvait être traduit qu'à l'aide des "Clavicules de Salomon". En fait, le message semble écrit dans un alphabet de type chiffre "Pig Pen", un simple chiffre de substitution monoalphabétique, utilisé par les francs-maçons. De Mézino prétend que le texte dissimule une carte stellaire représentant l'Ecu de Sobielski, une petite constellation à l'Est de la Queue du Serpent. Elle viendrait compléter une autre carte gravée dans la roche sur la terre ferme.


Système d'encodage de Heinrich Cornelius Agrippa von Nettelsheim - 1533
Système d'encodage de Heinrich Cornelius Agrippa von Nettelsheim - 1533
Alphabet de La Buse
Alphabet de La Buse







La lettre Y de la première ligne symboliserait l'Amas du Canard Sauvage (dans l'Écu de Sobielski). Elle expliquerait la première ligne par "Prenez une paire de pigeons". Selon les astronomes, l'amas stellaire du Canard Sauvage ressemblerait à un vol d'oiseaux migrateurs, la "paire de pigeons" symboliserait les deux oiseaux de tête du vol migrateur.

La lettre Y de la troisième ligne symboliserait l'étoire Alpha Scuti.

La lettre Y de la sixième ligne l'étoile Delta Scuti.

Le signe de la ligne 14 s'apparentant à un Y entouré de deux points symboliserait l'étoile Gamma Scuti.

La croix ou le signe X de la ligne 16 représenterait l'étoile SAO 161954, à proximité de la constellation du Sagittaire.

La troisième mettre de la première ligne (R en alphabet maçonnique) est surmonté d'un point difficilement décelable; il représenterait l'étoile Eta Scuti.

Mézino affirme que le cryptogramme dissimule deux étoiles supplémentaires : Zeta Scuti et 12 Aquitae, dans la constellation de l'Aigle.


Mézino aurait découvert la carte gravée à terre. Elle aurait été dessinée à l'aide d'un astrolabe, expliquant la présence du terme "prenez" puisque l'instrument était surnommé "le preneur d'étoile". D'où la première ligne qui se lit "prenez une paire de pigeons".


L'histoire de ce cryptogramme et le document lui-même sont surprenant. Aujourd'hui encore, on cherche le trésor de La Buse près de trois siècles plus tard ...

La loi française indique qu' en cas de découverte d'un trésor, 50% vont à l'État ... un chercheur chanceux, discret et ... peu partageur aurait-il gardé le tout ?




Vous pouvez consulter une autre hypothèse, tout aussi valable, avec le lien suivant :



Vous pouvez également consulter le livred e Charles Johnson :














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